grand renfort de conférences de presse, le ministre du Logement Julien Denormandie a mis en scène l’annonce, le 10 janvier, « d’un plan d’aide aux salariés d’une ampleur inédite », d’un montant de 9 milliards d’euros d’ici à 2022. En réalité, bien des aspects restent très flous… à part le fait qu’il ne coûtera rien à l’État.
Si ce plan a été demandé par le gouvernement, il est financé exclusivement par un organisme, Action logement, qui collecte une cotisation payée par les entreprises de plus de vingt salariés, l’ancien 1 % patronal, réduit à 0,45 % de la masse salariale. Avec l’argent accumulé, cet organisme a acheté un parc de logements dont il encaisse les loyers, constituant ainsi une cagnotte dans laquelle les gouvernements successifs puisent pour des actions qui n’ont qu’un lointain rapport avec l’amélioration du logement des salariés, comme la rénovation urbaine et la transformation de bureaux en logements.
C’est le cas une nouvelle fois des 9 milliards annoncés sur quatre ans, dont les deux tiers proviendront en fait d’un prêt des banques, que les locataires d’Action logement et de ses filiales immobilières devront rembourser, intérêts compris. Quant à savoir à quoi ils serviront, le ministre a bien fait mention d’une aide « pouvant aller jusqu’à 5 000 euros » pour adapter les salles de bain au vieillissement ou au handicap, ainsi que des subventions, déjà maintes fois annoncées, pour la rénovation thermique. Mais l’essentiel reste dans le flou, mis à part la naissance d’une filiale d’Action logement dotée d’un milliard d’euros pour acheter 40 000 logements aux organismes HLM, afin de les revendre ensuite progressivement à leurs occupants… ou à des promoteurs.
Avec de tels plans, le gouvernement aura du mal à cacher le fait qu’il se préoccupe aussi peu des problèmes de logement des travailleurs que de leur pouvoir d’achat.

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