Il est question de mettre les soignants à l’honneur le 14
Juillet et de leur donner des médailles. Tout cela sent la propagande d’un
autre âge. Mais il est un fait indéniable, c’est que bon nombre de soignants
sont tombés malades.
Selon l’OMS, une
personne sur treize infectées par le Covid-19 fait partie du personnel
soignant. La CGT pour sa part affirme que les professionnels de santé sont en
moyenne six fois plus atteints que la population générale. Le gouvernement se
garde bien de publier le moindre chiffre sur le sujet. Car l’ampleur de
l’épidémie parmi les soignants n’est pas simplement due aux risques normaux
acceptés par ceux-ci pour secourir les victimes de la maladie. Le manque de
matériel de protection est une cause évidente de contamination et même de
surmortalité parmi les soignants.
Début mars, le
gouvernement a diffusé l’idée que les masques chirurgicaux suffisaient pour se
protéger et que les masques FFP2, plus efficaces, seraient réservés seulement
pour les situations à haut risque. En fait, il tentait ainsi de justifier la
pénurie catastrophique de ces masques FFP2. Au plus fort de l’épidémie, il en
manquait même dans les hôpitaux auxquels ils étaient prétendument réservés. Les
médecins généralistes, les soignants des Ehpad, les aides à domicile les personnels des crèches et les personnels
des centres de loisirs n’en ont pas eu et ont eu le plus grand mal à se
procurer même des masques chirurgicaux.
Les médecins de ville
payent un lourd tribut, d’autant plus que beaucoup de médecins de plus de 60
ans exercent encore et sont donc à risque, susceptibles de développer une forme
grave de la maladie. Certains ont continué à soigner sans protection parce
qu’ils ne se voyaient pas abandonner leurs patients. Une trentaine en seraient
morts. Il n’existe pas de bilan précis pour les autres catégories de soignants,
mais le dévouement et le courage n’ont clairement pas été le seul fait des
médecins.
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