Loi travail : faire reculer le gouvernement
!
La journée de
mobilisation du 31 mars a été une réussite. Les manifestations organisées dans
260 villes ont compté deux fois plus de participants que le 9 mars, même à
Paris où les manifestants ont marché sous une pluie battante.
Avec les cortèges dynamiques des
lycéens et des étudiants, les manifestations ont été marquées par la présence
des salariés du privé, de l’automobile, de la chimie, du transport aérien… Il y
avait aussi des salariés de petites entreprises, de la sous-traitance, des
intérimaires, quand bien même il est plus difficile pour eux de faire grève.
Étaient aussi présents les
cheminots, les employés de collectivités locales, les enseignants et les
personnels hospitaliers, bien conscients du fait que si la législation du
travail recule pour le privé, elle reculera pour eux aussi.
Malgré l’opération d’enfumage du
gouvernement, malgré la complicité de certaines confédérations syndicales et
malgré la pression, voire la violence policière exercée sur de jeunes
manifestants, la mobilisation a grandi.
C’est la preuve que le monde du
travail comme la jeunesse ne supportent plus les mensonges de ceux qui se
relayent au pouvoir. C’est la preuve d’un ras-le-bol général.
Cela fait des années que le
gouvernement, le PS, la droite et le Medef expliquent en chœur qu’il faut aider
le patronat, favoriser la compétitivité et les profits. Ce serait LA solution
pour relancer les embauches.
Eh bien, faisons le bilan de cette
politique ! Tous les salariés qu’ils soient en CDI, en CDD ou en intérim,
subissent plus de flexibilité. Partout, les cadences se sont intensifiées. Les
marges du patronat ont augmenté parce qu’il y a eu, partout, des suppressions
d’emploi, parce que les travailleurs sont moins bien payés, parce qu’ils ont
moins de droits à la retraite.
Où est l’inversion de la courbe du
chômage ? À quoi ont servi les 41 milliards versés au patronat au nom du
pacte de responsabilité ? À augmenter les dividendes des grands
actionnaires. À octroyer des salaires exorbitants aux PDG, comme on l’a vu avec
Tavares, le PDG de Peugeot, qui a doublé ses émoluments sur l’année pour se
verser la bagatelle de 14 500 euros par jour !
Et c’est ce genre de personnage qui
explique aux travailleurs qu’il faut faciliter les licenciements pour que les
patrons n’aient plus peur d’embaucher ! C’est ce genre de personnage qui
demande aux travailleurs d’être taillables et corvéables à merci ! Et ce
sont les mensonges de ces gens-là que le gouvernement n’a de cesse de relayer.
Il y en a assez ! Les tours de
magie consistant à transformer des reculs en avancées pour les travailleurs ne
trompent plus personne.
On peut dire à l’avance ce qu’il
adviendra si on laisse le Parlement à son ronron. Surenchère propatronale
oblige, la droite fera pression pour une loi encore plus antiouvrière.
Le gouvernement agitera le compte
personnel d’activité, une coquille vide, pour faire diversion. Quant aux
frondeurs socialistes, ils gesticuleront, mais le moment venu, ils s’écraseront
comme ils l’ont toujours fait.
Au final, il restera l’essentiel des
attaques : la facilitation des licenciements et la possibilité pour
l’employeur de faire sauter les quelques contraintes que le code du travail lui
imposaient, notamment en terme de durée du travail ou de paiement des heures
supplémentaires.
Alors, il ne faut pas laisser
l’avenir de cette loi aux mains des parlementaires. Les travailleurs qui
étaient présents dans les manifestations du 31 mars ont senti la
détermination et leur force collective. Il leur revient de maintenir la flamme
entre deux mobilisations et de donner envie à ceux qui hésitent encore à se
lancer.
Les manifestations du samedi 9 avril
permettront d’entraîner de nouveaux participants dans cette lutte. Il faut que
cela soit un succès et cela peut l’être. La journée du 5 avril et les diverses
initiatives, comme celle de l’occupation nocturne de la place de la République,
aideront à préparer cette journée.
Des centaines de milliers de
salariés expriment leur colère. Ils ne sont pas dupes des petites concessions
qui ne servent qu’à faire passer la pilule. Ils ne veulent plus accepter de
recul et se mobilisent pour imposer le retrait intégral de la loi.
Tous ceux qui partagent cette même
opposition et qui sont restés, pour l’instant, en dehors de la mobilisation
doivent y joindre leur voix.
Nous
sommes engagés dans un bras de fer. Chaque nouveau gréviste, chaque nouveau
manifestant pèsera. Seule notre force collective peut arrêter le gouvernement
Hollande-Gattaz. Et cette force, nous l’avons.
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