Les ministres et les
médias parlent beaucoup des casseurs agissant en marge des manifestations, mais
sont plus discrets sur la répression exercée contre des syndicalistes en lutte
contre la loi travail. Le gouvernement continue pourtant à cette occasion la
politique répressive dont on avait pu voir les effets, notamment contre les
salariés en lutte d’Air France ou de Goodyear.
Un cheminot, Nicolas Palmire, et un
sociologue de l’université de Paris VIII, Nicolas Jounin, ont ainsi été arrêtés
le 28 avril. Ce jour-là, l’intersyndicale de Saint-Denis avait organisé un
barrage filtrant au port de Gennevilliers, qui devait être suivi d’un
rassemblement à la Bourse du travail pour partir au défilé parisien. Les CRS
ont entouré et interpellé les manifestants à leur sortie du métro. Nicolas
Jounin décrit ainsi son interpellation : « J’ai été jeté à terre par
un premier croche-pied, puis un second lorsque je me suis relevé. Un coup m’a
assommé et je me suis retrouvé au commissariat sans bien comprendre ce qui
m’arrivait. » Au commissariat, il a été mis en garde à vue et
inculpé de violences sur un policier.
Le lendemain, 300 personnes étaient
rassemblées pour le soutenir devant le tribunal de Bobigny où il passait en
comparution immédiate. La procureure, représentante de l’État, c’est-à-dire du
gouvernement, réclamait son incarcération en détention provisoire jusqu’au 6
octobre, date de son procès, évoquant « le contexte actuel et les
risques de récidives alors que de nouvelles manifestations sont programmées
». Il a finalement été libéré et placé sous contrôle judiciaire.
Par ailleurs, un militant de la CGT
PSA de Rennes, Fabrice Roulliaux, a été condamné à deux mois de prison ferme
après la manifestation du 31 mars. Lui aussi a faussement été accusé de
rébellion. Il avait refusé d’accepter une peine de travaux d’intérêt général
(TIG), ce qui aurait été reconnaître un délit qu’il n’avait pas commis. Il a
fait appel de cette décision.
Bien d’autres militants syndicaux
sont ainsi traînés en justice. C’est le cas de deux militants de la CGT, Yann
Tavernet, technicien à PSA Trémery, et Denis Beckrich, agent territorial de la
ville de Metz, pour lesquels le procureur exige une amende de 500 euros, ou
encore de Joël Moreau, ancien délégué central du groupe PSA et militant CGT de
PSA Mulhouse, condamné à une amende.
Il s’agit bien d’une politique qui
confirme que ce gouvernement est avant tout un gouvernement de combat contre les
travailleurs.les étudiants les lycéens Mais qu’ils se rassurent ce n’est pas la répression
qui parviendra nous faire baisser la
tête nous ne lâcherons rien
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