ChômageSamedi 3
décembre, comme chaque année, les privés d'emploi, chômeurs et précaires dans
le rue des principales villes de France. Soutenus par la coordinations CGT
Chômeurs, l’APEIS, AC et le MNCP, ils revendiquent le droit au travail et à la
dignité et dénoncent l'inefficacité des politiques de lutte contre le chômage.
Cette quatorzième édition de la manifestation annuelle des privés d’emploi,
précaires de courte, longue durée ou de durée intermittente, s’inscrit dans un
temps particulier de la vie politique du pays : aux vêpres d’un
quinquennat qui avait fait de la finance son ennemi et de la relance de
l’emploi, son cap.
Cinq ans
plus tard, la courbe du chômage s’est effectivement inversée, mais dans le sens
contraire au cap fixé par le président Hollande. Et cela donne, fin 2016,
6,5 millions de Français inscrits sur les listes de Pôle emploi* dont deux
millions recensés dans les activités dites « réduites », à savoir,
les « mini-jobs » à la teutonne. Au terminus de ce quinquennat
« anti-chômage », nous dénombrons officiellement 10 millions de
personnes vivant (ou mieux, survivant) sous le seuil de pauvreté. Mais ce n’est
pas tout : suivant la logique ultralibérale en vogue, le chômage est
désormais assimilé à la paresse ; autrement dit, le chômage n’existerait
que parce que ceux qui le subissent le veulent bien, voire en profitent.
Un quart de
siècle de lutte
Après tant
d’années de lutte, les chômeurs et précaires ne s’évitent pas le nécessaire
bilan d’un quart de siècle de manifestations contre le chômage et pour le
développement de l’emploi. Plutôt positif, ce bilan démontre sur le long terme
l’utilité, pour une organisation syndicale, de rassembler, au-delà des
salariés, ceux qui se situent hors de l’emploi. Au fil des années de lutte ont
ainsi été obtenus :
– le droit
de siéger dans les comités de liaison de Pôle emploi pour mesurer les
évolutions ou projections d’emploi à l’échelle d’un bassin d’emplois ;
– le droit
d’accompagnement des chômeurs lors de convocations ou de conflits avec les
instances administratives ;
– le droit
d’expression syndicale, avec panneaux d’affichages dédiés dans les Pôle
emploi ;
– le
rétablissement dans leurs droits de plus de un million de retraités recalculés,
en 2004.
D’autres
revendications classiques et d’une actualité brûlante, sont encore à
conquérir :
– la
revalorisation de la prime pour l’emploi devenue prime de Noël ;
– la
réouverture au public des Pôles emploi durant les heures poméridiennes
(l’après-midi) ;
– l’accès
des chômeurs et précaires à la culture et aux activités sociales ;
– le
maintien du minimum vital, soit 450 euros par mois (l’équivalent du RSA) en cas
de suspension de l’indemnité de chômage pour raisons administratives ;
– le droit
au logement ;
– la
gratuité des transports (en région parisienne). Et enfin, la plus importante
des revendications : celle du droit à la dignité, ici traduite par une
exigence de respect des chômeurs et précaires de la part des administrations de
l’État.
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