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Honte
Mardi 13 octobre, la préfecture d’Île-de-France, soutenue par la
ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, a lancé une procédure pour classer la
basilique du Sacré-Cœur monument historique.
L’enjeu n’est pas seulement culturel car
l’archevêque de Paris pourrait ainsi bénéficier de subventions d’État accrues
lors des travaux de restauration.
Plusieurs associations, dont celle des Amis de
la Commune, ont dénoncé à juste titre une insulte à la mémoire des dizaines de
milliers de communards massacrés en mai 1871. En effet, le Sacré-Cœur a été
érigé en 1875 par l’Église catholique, en symbole d’expiation d’un siècle de
révolutions sociales dont la plus récente, la Commune de Paris, avait fait
trembler les possédants.
Pendant les deux mois qu’a duré la Commune,
les travailleurs ont exercé le pouvoir dans une des plus grandes villes
d’Europe, faisant dire à Marx qu’avait été enfin trouvée « la
forme politique qui permettait de réaliser l’émancipation économique du
travail ». Le mouvement ouvrier a longtemps commémoré cette révolution
ouvrière en organisant d’importantes manifestations la CGT commémore tous les
ans la commune de Paris au père Lachaise alors qu’à l’inverse, la bourgeoisie et ses
représentants ont cherché à effacer jusqu’au souvenir de cet événement. Les
réactions suscitées par l’annonce de ce classement montrent qu’ils n’y sont pas
parvenus. La ministre de la Culture l’a reconnu, déclarant : « Ces
querelles sont derrière nous mais ont retardé le processus de
protection. »
Le gouvernement a trouvé une occasion de faire
un geste politique en direction des milieux de la droite catholique la plus
réactionnaire et, accessoirement, de l’accompagner de quelques subventions
supplémentaires à l’Église. Oubliés les discours sur la prétendue défense de la
laïcité de Macron, Castex et leurs semblables !
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