En Espagne, aussi la criminalisation
de l'action syndicale !
Espagne –
Huit ans de prison pour faits de grève ! C’est la peine dont sont passibles
huit syndicalistes des commissions ouvrières et un de l’UGT d’Airbus Getafe
(près de Madrid) pour une grève qui remonte à 2011.Plusieurs personnalités du
monde de la justice, des universitaires, des politiques et des intellectuels
espagnols étaient au siège des syndicats CCOO (Commissions ouvrières), le 19
janvier, afin de présenter un manifeste contre l’inculpation des
syndicalistes.« C’est aussi un manifeste contre la réforme pénale qui a
permis de telles peines et remet en cause la liberté d’expression et le droit
de grève dans notre pays », explique Juan Blanco, responsable du
secteur international des CCOO. La solidarité internationale s’organise avec
une résolution prise par le syndicat européen Industriall et aussi la CES, par
la voix de son secrétaire général, Luca Visentini, qui déclare notamment :
« Les syndicats et le droit de grève sont soumis à des attaques dans
plusieurs pays, et cette affaire espagnole comme le projet de loi du
gouvernement britannique en sont des exemples particulièrement choquants. »
Des attaques sans
précédent au niveau européen
La France
n’échappe pas à cette tendance de fond. Le même jour, Luca Visentini adressait
aussi un courrier à Philippe Martinez en ces termes : « La CES est
sérieusement inquiète de la décision, rendue le 12 janvier dernier par le
tribunal d’Amiens, qui a condamné 8 anciens travailleurs de Goodyear à 24 mois
de prison, dont 9 mois ferme. Cette décision est sans précédent. » Le
20 janvier 2016, la fédération CGT métallurgie reçoit, à Montreuil, une
délégation des syndicalistes espagnols et britanniques afin d’échanger sur la
convergence des attaques et des ripostes à envisager. La CGT rendra compte de
la réflexion qui s’engage pour dénoncer ce qui apparaît désormais clairement
comme une orientation liberticide, antisyndicale et répressive de la politique
européenne actuelle.
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