Réaction aux annonces de François Hollande sur l’emploi
François Hollande lance l’ubérisation du pays
Le Président de la République a annoncé lundi une série de mesures « pour l’emploi ». Ces mesures accentuent la fuite en avant dans la politique low cost et la compétitivité coût, sans aucune vision d’avenir. En refusant de s’appuyer sur la qualité et les qualifications, le gouvernement fait le choix d’utiliser la révolution numérique comme outil de dumping, dans une logique d’ubérisation et de casse des droits liés au salariat, qui ne créera aucun emploi.
Trappes à bas salaires, effets d’aubaines et austérité
La pérennisation du pacte de responsabilité sous forme d’exonération de cotisations sociales est annoncée alors que les 40 milliards n’ont débouché sur aucune création d’emploi. Sont annoncées également de nouvelles aides à l’embauche pour toutes les entreprises de moins de 300 salariés, sans aucun ciblage, ni d’âge, ni de nature du contrat (les CDD de plus de 6 mois y sont éligibles). Ces dispositions se traduiront par de nouvelles trappes à bas salaires et effets d’aubaine, et accentueront le déclassement. Financées par de nouvelles mesures d’austérité, ces dispositions conduisent à couper dans les dépenses publiques et à augmenter la fiscalité des ménages fragilisant la demande intérieure.
Légalisation des licenciements abusifs
Le Président de la République reprend une vieille revendication du MEDEF, pourtant invalidée par le conseil constitutionnel, et annonce le remplacement du plancher minimum de condamnation en cas de licenciement abusif par un plafond maximum. Comment réclamer le paiement de ses heures supplémentaires ou faire respecter son éthique professionnelle quand on peut être licencié sans motif du jour au lendemain ? 10 ans après le retrait du CPE, le gouvernement veut imposer un CPE pour tous et sans limitation de durée.
Ubérisation du salariat
La réforme annoncée du statut d’autoentrepreneur, avec l’élévation du plafond maximum de chiffre d’affaire, de 32 000€ à 80 000€ annuel, conduira à accentuer le mouvement de substitution d’emploi salarié ou artisan par des autoentrepreneurs. Est annoncée également une dérèglementation du portage salarial, au mépris de l’accord unanime des acteurs sociaux, pour élargir le portage à l’ensemble des travailleurs, et l’utiliser dans de nouveaux secteurs, comme celui du travail à domicile. Sont concernés tous les nouveaux emplois du numérique
Ainsi, le gouvernement organise le dumping par rapport au statut de salarié en généralisant le contrat de mission, et fait primer la logique d’Uber sur celle d’une sécurité sociale professionnelle permettant de construire la protection sociale du 21e siècle. La révolution numérique nécessite à l’inverse de nouvelles régulations et règlementations pour se traduire par du progrès social, écologique et économique. L’enjeu est de construire un Nouveau Statut du Travail Salarié, permettant à l’ensemble des travailleurs de bénéficier d’un même niveau de droits et de protection sociale.
Travailler plus pour gagner moins
Enfin, le président de la République a annoncé un nouvel assouplissement des 35 heures, avec la possibilité de négocier à l’entreprise des dérogations sur le nombre maximum d’heures supplémentaires et le niveau de rémunération. On est loin de la réduction massive du temps de travail qui devrait accompagner les gains de productivité liés à la robotisation et à l’automatisation pour empêcher les suppressions d’emplois.
Alors que le nombre de privé-es d’emploi explose, il y a urgence à changer de politique. Rompre avec l’austérité et adopter une politique de relance. Réduire le temps de travail. Sortir du low cost et miser sur les qualifications. Anticiper les défis de demain, la révolution numérique et la transition écologique.
Contre les accords de libre-échange avec les USA et le Canada (TAFTA, C L’Union Européenne négocie depuis 2013 un accord commercial avec les USA, le TAFTA (Transatlantic Free Trade Agreement). Cet accord de libre-échange prévoie la suppression des barrières douanières, dans le secteur agricole principalement, et surtout la suppression des barrières non tarifaires, à savoir les règlements et les normes. Tous les secteurs de l’économie peuvent être touchés et cela affaiblirait les normes sociales, environnementales, sanitaires, culturelles… En parallèle, un autre accord commercial, entre l’Union Européenne et le Canada, est en cours d’adoption, le CETA (Canadian European Union Trade Agreement). L’adoption de celui-ci est à l’ordre du jour de la réunion du conseil des ministres de l’UE le 18 octobre prochain. S’il était adopté, il devrait ensuite être voté par le Parlement Européen et pourrait être mis en oeuvre ensuite, et ce avant même que les parlements des E...
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