7 jours n°15
- 15 novembre 2015 filpac cgt
Nous
pleurons nos morts, nous souffrons avec nos blessés. C’est le peuple qui a été
visé, ce sont les jeunes en grande partie qui ont été fauchés, en nombre
monstrueux. Ce sont les nôtres, comme à Charlie.
Les symboles
frappés, ce sont les réjouissances populaires, comme ce match de football -
amical -, ces quartiers que les jeunes de tous horizons aiment fréquenter
parce qu’ils sont ouverts à tous et festifs, à deux pas de la République. Qui
sont les meurtriers ? Des gens fanatisés par une idéologie totalitaire,
une sombre réaction obscurantiste face au chaos du Moyen Orient. La mort est
leur métier. D’où viennent les armes et les explosifs ? De la guerre et
son cortège de réseaux qui en font commerce.
Ces gens-là
n’ont pas déclaré la guerre, ils l’ont amenée - avec quelle barbarie - dans les
rues de Paris. C’est bien l’aspect de la guerre actuelle. Elle n’est jamais
déclarée, mais elle se pratique en différents points du Globe. Mali, Lybie,
Afghanistan, Syrie… Cette guerre de fait, permanente, entraîne sa propre
propagation par les ventes d’armes spectaculaires, Rafales ou navires
militaires à qui veut bien les acheter.
Oui, la
France fait la guerre, et occupe même le 3 ou le 4e rang mondial des ventes
d’armes. Ce qui rend lointains les conflits armés, c’est la nature d’une armée
qui est devenue professionnelle pendant que ses opérations sont secrètes.
Ce qui donne
à l’exécutif toute liberté pour la projeter à tout moment dans les furieuses
mêlées des différentes zones de conflits. S’est opéré dans l’opinion avec la
professionnalisation de l’armée un sentiment d’éloignement du danger de guerre,
alors qu’elle s’intensifie par le nombre d’opérations. Quand l’armée
intervient, elle expose de façon automatique sa population.
Rien
n’excuse, rien ne justifie l’assassinat des gens du peuple, simplement parce
qu’ils étaient là, présents dans leur cadre de vie habituel. Il faut châtier
les coupables. Quelles conclusions en tirer ? Qu’il faut intensifier la
guerre ?
Nous voyons,
nous, que le dictateur Bachar, en massacrant les Syriens qu’il prétendait
diriger, a offert un terrain favorable à Daesh. Et il reçoit l’appui miliaire
direct de la Russie et de l’Iran. Nous voyons, nous, que l’intervention des USA
en Irak et en Afghanistan sonne comme un échec retentissant qui a favorisé le
surgissement et la multiplication de formations terroristes. La guerre en Lybie
a eu les mêmes conséquences. Et on continue ?
L’urgence
est bien de protéger les populations, éternelles et seules victimes de la
guerre. S’agit-il de ça ? Si on ne fait que de la sécurisation militaire,
on va aller tout droit dans les bras de l’extrême droite.
Nous voyons
les mêmes prétendants à l’union nationale qui se sont rendus coupables de
l’acharnement contre le droit social, en laissant se développer un chômage de
masse et une précarité généralisée, tout en soutenant de façon exclusive les
financiers et les rentiers.
Nos morts,
nos blessés nous confortent dans notre combat social au côté du peuple, pour
que la société soit tournée vers les intérêts de tous. Nous ne discernons pas
bien la légitimité de l’exécutif à inclure Sarkozy et Le Pen pendant qu’il
dénie à un nombre croissant de travailleurs le simple accès aux moyens de vie,
le travail, un revenu décent, le bien-être élémentaire.
Si l’état
d’urgence commence par interdire toutes les manifestations de protestation
sociale, comme c’est le cas, alors nous devons y voir la continuation de la
politique anti-sociale par de nouveaux moyens.
Nous
n’acceptons pas qu’on manipule la tragédie qui frappe les nôtres en Union
sacrée pour amplifier la guerre et la destruction sociale dans notre propre
pays. Si l’union nationale a un sens, c’est celui de commander l’arrêt de
toutes les procédures de licenciements, toute les mesures de répression
syndicales, toutes les coupes dans les budgets publics.
On a vu à
quel point nous avions besoin de services publics au cœur de la Nuit du 13
novembre…
Sinon cette
prétendue union nationale ne sera qu’une manœuvre pour continuer la même
politique et donc les mêmes dégâts sociaux en tout genre, la guerre en plus.
Commentaires
Enregistrer un commentaire