Invité mercredi matin sur BFMTV et sur RMC, Philippe
Martinez ne donne pas de consigne de vote pour dimanche prochain, pour le
premier tour des élections départementales. "Ce n'est pas le rôle d'un syndicat" mais
"on explique aux salariés qu'on peut faire autre chose, et il y a un parti, le Front national, qui pose problème". "On dit que la
solution, ce n'est pas de désigner les étrangers comme bouc émissaire. Il y a
du travail pour tout le monde dans ce pays si on change de politique".
Selon le patron de la CGT, cette façon de raisonner "pose de graves
problèmes dans les entreprises (...). La force d'un pays comme le nôtre, c'est
de savoir accueillir des étrangers, à condition que les droits sociaux soient
respectés".
La CGT demande que "les droits sociaux pour les
salariés en CDI dans les entreprises françaises soient appliqués de la même
façon pour les 'salariés détachés', mais aussi que les patrons paient les mêmes
cotisations sociales".
"Un militant CGT candidat du FN est exclu de la
CGT"
Certains militants CGT ont rejoint le FN. "Dès
qu'un militant de la CGT est candidat au FN, il est exclu de la CGT",
rappelle Philippe Martinez. C'est ce qui est arrivé par exemple à Martiale
Huyghe, candidate FN aux départementales dans le Loiret, et ancienne
représentante CGT. "Nos valeurs c'est l'antiracisme, l'internationalisme,
et tous ceux qui dérogent à ces valeurs fondamentales pour notre syndicat n'ont
rien à faire à la CGT".
Comment expliquer que des ouvriers, des employés
soient séduits par le FN? "En période de crise, il y a des solutions de
facilité qui sont de désigner tel ou tel comme responsable. Avec un
gouvernement qui se dit de gauche et qui ne tient pas ses engagements, ça
laisse penser qu'il n'y a aucune solution alternative à cette politique
d'austérité, il y a un renoncement. Notre responsabilité c'est de dire que
cette logique qui favorise la rentabilité financière n'est pas la bonne
logique".
Pas de consigne de vote, mais Philippe Martinez
appelle les citoyens à aller voter, et appelle à "un sursaut":
"Ce qui est inquiétant aujourd'hui, c'est que le taux de participation est très faible".
"On m'a déjà traité d'Hibernatus"
Peut-on parler en France d'une politique d'austérité? "La France n'est pas la Grèce ou l'Espagne, mais on
est sur la même route! Des gels de salaires pour les fonctionnaires, gels de
pensions pour les retraités, il y a besoin de sortir de cette politique",
plaide le patron de la CGT. Très engagé sur ce sujet, Philippe Martinez appelle
aussi à limiter les dividendes versés aux actionnaires, et demande au
gouvernement d'agir en ce sens: "Que ces recettes puissent aller vers
l'emploi pour relancer la consommation". Une grève et des manifestations à
l'appel de la CGT et d'autres syndicats sont prévus le 9 avril prochain, contre
la rigueur budgétaire et pour l'augmentation des salaires.
"On m'a déjà traité d'Hibernatus", s'amuse
Philippe Martinez, qui maintient lutter pour "le sens de l'Histoire et la
modernité", c'est-à-dire permettre aux salariés de "travailler
moins".
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