Le Parisien 28/02/2015

L'avenir du bailleur social qui gère 11 000 logements inquiète la CGT et le maire UMP d'Argenteuil. Un courrier a été adressé à la ministre du Logement.

Maïram Guissé | 28 Févr. 2015, 07h00 | MAJ : 28 Févr. 2015, 04h21

Pour une fois, la CGT et le maire (UMP) d'Argenteuil, Georges Mothron, parlent d'une même voix : « Non à la privatisation d'AB Habitat (AB H) ». Ce message s'affiche sur l'office HLM qui gère près de 11 000 logements (30 000 locataires environ) à Argenteuil et Bezons.
Le syndicat majoritaire a interpellé, par courrier, l'ancien préfet Jean-Luc Névache et la ministre du Logement, Sylvia Pinel. « Nous les avons alertés pour qu'ils interviennent notamment sur la légalité des procédures engagées ou envisagées. Nous estimons que la privatisation à venir est sans fondement d'intérêt général pour l'office. »

Une procédure de droit d'alerte a été engagée. « Nous demandons à la direction de présenter le projet d'AB H dans le détail, d'identifier très précisément les incidences possibles sur l'ensemble des aspects économiques et financiers et sur le devenir des emplois, des statuts, des rémunérations et des autres aspects sociaux concernant tous les salariés », énumère le syndicat qui estime le patrimoine de la structure à environ 1 Md€.

Si l'office travaille sur différentes hypothèses, c'est pour éviter son éclatement si Argenteuil rejoint Paris Métropole au 1er janvier 2016. Le divorce entre Argenteuil et Bezons serait alors consommé et l'office veut étudier tous les scénarios. « On choisira au 1er janvier 2016 le statut de l'office », précise Dominique Lesparre, le maire (PCF) de Bezons et président d'AB Habitat.

Mais Georges Mothron, le maire UMP d'Argenteuil, ne l'entend pas de cette oreille. « La ville est garante de plusieurs emprunts de l'office pour un montant de 186 M€. Si ce projet venait à voir le jour, je proposerais au conseil municipal de s'opposer au maintien de cette garantie. L'office serait alors contrainte de renégocier ces prêts avec les banques. »

Le maire dit s'inquiéter pour les locataires et le personnel « menacés par cette privatisation ». « Je refuse que les familles soient expulsées, que les loyers augmentent... Je refuse que cette privatisation nuise aux Argenteuillais », poursuit-il. « A quel moment avons-nous parlé d'expulsion ? Comment parler d'augmentation de loyers alors que nous ne les avons pas augmentés en 2014 et 2015 ? s'agace Dominique Lesparre. Il n'est pas question de transformer l'office en société anonyme, c'est hors de question, la CGT le sait. » Le communiste refuse l'utilisation du terme « privatisation ». « Il y a un abus de langage évident », insiste-t-il.

Une coopérative est à l'étude
M.G. | 28 Févr. 2015, 07h00 | MAJ : 28 Févr. 2015, 04h18
L'une des hypothèses de travail vise à transformer l'office HLM AB Habitat en coopérative. Il rejoindrait Seine Accession, créée en décembre 2013, pour faciliter l'accession à la propriété. « Cela nécessite une comptabilité privée, c'est un choix de gestion que je ne partage pas, mais c'est une obligation pour une coopérative, indique Dominique Lesparre.

Nous garderions le sens du service public, il n'y aura aucun changement dans la gestion de l'office. Il n'y aura pas de question de rentabilité dans la coopérative. » Reste cependant une question à régler : celle desfonctionnaires de l'office. Ils sont 140. « C'est une vraie question », concède Dominique Lesparre. La CGT veut préserver ce statut. Or, la coopérative ne le permet pas totalement, sauf si ces salariés acceptent de se mettre en détachement... La CGT refuse. « Nous préférons une fusion entre AB H et Val-d'Oise Habitat (VOH, un autre bailleur), indique le syndicat. Cela permettrait notamment de conserver les statuts. » Georges Mothron, président de VOH, aimerait que cette option soit mise en avant. « Je n'y suis pas favorable car cela nous conduirait à franchir un pas vers l'inconnu, réagit Dominique Lesparre. Et puis, on sait comment la droite a un regard sur le logement social. Pour moi, pas question. C'est politique mais c'est dans l'intérêt des locataires et des salariés.
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Droit de réponse

Il n'est pas dans nos habitudes de réagir aux articles que vous publiez néanmoins nous tenons à vous faire part de notre surprise de lire dans votre article sur les coopératives : La CGT refuse. " Nous préférons une fusion entre AB H et Val-d'Oise Habitat (VOH, un autre bailleur), indique le syndicat." Nous ne savons pas où vous avez pu lire ou entendre cela dans nos positions car ce n'est pas notre position. Nous vous invitons à relire ce que nous publions. sur notre blog et les tracts diffusés aux locataires et aux personnels
La fusion avec VOH est une hypothèse possible juridiquement et voulue par M. MOTHRON mais n'est pas possible politiquement car il faudrait que le Conseil d'Administration le demande ce qui est impossible politiquement. De plus il n'est pas évident que le Préfet l'accepte. Nous ne sommes pas favorable à une fusion qui engendrerait des suppressions de personnels et risquerait de modifier le choix d'une gestion de proximité avec une forte présence de gardiens sur le terrain, les agences de proximité,.....
Nous vous rappelons notre position :
La C.G.T. est opposée à la privatisation et agit pour préserver le statut de l'Office Public. Pour cela il faut que l'Office soit rattaché à une collectivité ( une ville, le département, le territoire de la Métropole du Grand Paris).
Nous vous rappelons ce que nous avons écris dans le courrier adressé à la Ministre du logement et au Préfet
La C.G.T. AB-Habitat tient à réaffirmer sa volonté de :
- Préserver un statut d’Office Public de l’Habitat à AB-Habitat afin de poursuivre efficacement notre mission de service public pour mettre en œuvre le droit au logement de qualité à un prix abordable pour tous ;
- Maintenir et améliorer une gestion de proximité et les conditions d’exercice de nos missions (présence des gardiens dans les cités, logement de fonction, agences de proximité) ;
- Maintenir, au sein de l’établissement public, l’ensemble des emplois privés et publics et l’ensemble des acquis sociaux
- Agir pour que les politiques d’habitat menées sur les territoires d’Argenteuil et de Bezons entendent et répondent aux besoins de ses habitants.
 
Pour cela il serait nécessaire que le Préfet invite les différents partenaires : le Maire d'Argenteuil, le Maire de Bezons, les organisations de locataires et syndicales,.... pour organiser la concertation et étudier les différentes hypothèses afin de prendre en compte les exigences des uns et des autres pour préserver les intérêt des locataires, des élus, des personnels.... pour préserver notre établissement public au service de la population de nos villes.
L'office HLM AB Habitat au bord de la privatisation

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