C’est une première pour les salariés d’Areva
Tricastin. Mardi, ils seront près de 500 à monter à Paris pour se joindre au
grand mouvement de grève national lancé par tous les syndicats de
l’entreprise.Deux rames de TGV ont spécialement été affrétées au départ de
Pierrelatte afin de transporter les participants. Ils seront rejoints par les
salariés des sites de Marcoule et de Cadarache. Et ce sont près de 2 000
personnes qui devraient se retrouver devant le siège du groupe à La Défense.En
pleine réorganisation stratégique depuis plusieurs mois afin de faire face à
des pertes records l’an dernier (4,8 milliards d’euros), Areva a déjà entamé la
cession de sa division réacteurs et services à EDF et va dans l’avenir se
recentrer autour des activités minières et du cycle du combustible
(enrichissement de l’uranium, retraitement des déchets).
« Il faut arrêter
l’hémorragie »
« Des négociations sur un plan volontaire de départs
sont en cours, explique Cédric Noyer, du syndicat FO au Tricastin. Ce sont 4
000 personnes qui vont partir. Mais comment va-t-on réussir à gagner des parts
de marché à l’avenir ? Comment va-t-on pouvoir travailler en sécurité et en
sûreté ? Comment va-t-on motiver les gens alors qu’on gèle les salaires et
qu’on supprime les intéressements ? Il faut arrêter l’hémorragie. C’est
dangereux pour la survie de l’entreprise. »Les grévistes espèrent que le mouvement,
qui devrait être fortement relayé dans les médias, va attirer l’attention des
dirigeants d’Areva, alors que deux nouvelles journées de négociations sont
prévues les 21 et 22 septembre. « L’État et d’EDF doivent aussi prendre
conscience qu’en tapant ainsi sur les salariés d’Areva, c’est toute la filière
nucléaire qu’on met en danger. »
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